Cours théorique en salle d'Octobre à Mars Les jeudis de 18h à 19 H15 4 quai Turgot à Montluçon . Ouverture de la bibliothèque et permanence des responsables à partir de17H30 |
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cours sur la vie de l'abeille et la pollinisation jeudi 30 janvier 2020
Les fruits que nous récoltons dans notre jardin doivent leur existence à l’action des insectes qui visitent les fleurs de ces plantes. Le fruit est le résultat de la fécondation de la fleur, puisque le fruit renferme et protège la graine.
Du point de vue scientifique, la pollinisation est le transport du grain de pollen de l’étamine sur le pistil de la même fleur ou d’une autre fleur.
Autrement dit, la pollinisation est un «service » gratuit indispensable aux végétaux supérieurs pour leur reproduction. C’est le mode privilégié utilisé par les plantes à graines nues (Gymnospermes) et les plantes à fleurs produisant des fruits (Angiospermes).
Les plantes à fleurs sont une invention récente dans le règne végétal. Quand on dit récent, c’est de l’ordre de la centaine de millions d’années.Cette longue évolution a permis l’émergence des plantes à fleurs qui constituent, aujourd’hui, le groupe de végétaux présent partout sur la planète, quelques soient les latitudes ou les climats, hors les déserts et les pôles.
Des relations entre les plantes et les animaux – les insectes, en particulier – se sont établies au cours de cette évolution, pour le meilleur et pour le pire.
A la différence des animaux, les végétaux sont, en apparence, immobiles. Ils ont, donc, besoin de l’intervention d’un tiers pour assurer leur reproduction.
Au cours de l’histoire du vivant, divers mécanismes ont été élaborés par les végétaux.
La vie est apparue dans la mer. Le premier vecteur de pollen, c’est l’eau de mer avec les algues ou la posidonie de Méditerranée.
Les plantes colonisent la terre ferme, elles doivent, donc, s’adapter. C’est l’eau douce qui va jouer le rôle du transporteur ; c’est le cas avec la vallisnérie.
Les plantes s’éloignent progressivement des points d’eau ; c’est alors au vent de prendre le relais dans le rôle de vecteur. On parle de pollinisation anémophile. Comme, par exemple avec les graminées ou le noisetier. C’est, d’ailleurs, ce mécanisme qui est responsable, aujourd’hui des allergies.
N’oublions pas les problèmes d’allergie dus aux graminées ou à l’ambroisie
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Après l’eau et le vent, ce sont les animaux qui assurent le troisième moyen de transport du pollen.
Ce transport de pollen est, sous nos latitudes, réalisée par des insectes. Ces derniers rendent un service écologique inestimable à la reproduction d’une partie des plantes à fleurs, qu’elles soient sauvages ou cultivées.
Environ 70% des plantes à fleurs sauvages et cultivées en Métropole, et, 80% des plantes cultivées dans le monde (soit 35% du tonnage que nous mangeons) dépendent de la pollinisation par les insectes.
Les stratégies utilisées par les fleurs pour attirer les insectes sont nombreuses et complexes.
Les fleurs à insectes sont visibles, colorées, parfumées ; elles offrent des nourritures variées.
Les pétales de la fleur de cerisier sont des "panneaux publicitaires" pour attirer les abeilles vers le centre.
L'abeille ne perçoit pas les couleurs comme un être humain.
Elle perçoit ces pétales plutôt dans la couleur bleu.
Les pétales sont librement insérés sur le réceptacle floral. On distingue les sépales (vert) qui ont un rôle de protection.
On aperçoit un grand nombre d'étamines, de longueur différente.
Les étamines portent à leur extrémité, les anthères (petits point jaunes) qui contiennent les grains de pollen.
Au centre, l'extrémité du pistil.
On notera que les étamine sont soudées aux sépales.
Le pistil est fixé au réceptacle par l'ovaire. Ce sera la future cerise.
L'ovaire est surmonté d'un style, lui-même terminé par un stigmate. C'est sur ce stigmate que se déposera le grain de pollen.
Le grain de pollen est une structure qui contient les gamètes mâles et qui est disséminé pour assurer la fécondation. Le grain de pollen a, généralement, une forme sphérique. Les grains de pollen disséminés par le vent (pollinisation anémophile) sont petits, lisses et non collants.
Ils sont portés loin de leurs plantes natales. Un épi de seigle peut émettre jusqu'à un million de grains de pollen !
Les grains de pollen transportés par les insectes (pollinisation entomophile), sont gros, collants, présentent des aspérités qui s'accrochent aux poils des insectes.
Si une grande partie du pollen est consommée par les insectes, il en reste suffisamment pour permettre la reproduction de la plante.
Le grain de pollen, transporté par l'insecte est déposé sur le stigmate de la fleur. Si ce grain de pollen est compatible, il émet un tube pollinique qui mène les gamètes mâles jusqu'aux ovaires.