LA TAILLE DU PECHER
Le cerisier – 21 décembre 2017
DIAPO 1 & 2 : rappels des travaux de décembre.
DIAPO 3 : Bonsoir à toutes et à tous !
Pour cette dernière séance de l’année, j’ai, donc, la lourde tâche de vous parler du cerisier.
Lourde tâche, en effet, de succéder à Paul dans cet exercice, car son exposé est très complet ; il est difficile de reprendre le flambeau. Vous voudrez bien excuser les imperfections et les lacunes !
Lourde tâche, également, car, je ne devrais pas vous parler du, mais, des cerisiers. Outre les différentes variétés de cerises que l’on déguste à la saison, et, que nous allons évoquer ce soir, il existe plusieurs espèces de cerisiers dont les fruits ne sont pas, forcément, comestibles, voire, toxiques.
DIAPO 4 : Les cerisiers appartiennent à la famille des Rosacées, et, sont du genre Prunus, car, ils présentent de nombreux caractères communs avec les pruniers.
On doit faire la distinction – au risque de surprendre – entre les cerisiers à feuilles persistantes et les cerisiers à feuilles caduques.
Dans les cerisiers à feuilles persistantes, on trouvera le laurier-cerise (P. laurocerasus), le laurier du Caucase ou de Trébizonde (P. laurocerasus var. Caucasica), le laurier du Portugal (P. lusitanica), qui sont toutes des espèces ornementales bien connues pour constituer des clôtures, et, dont les fruits sont particulièrement toxiques, car, ils contiennent – comme les feuilles – de l’acide cyanhydrique (acide prussique).
- N.B. 1: C’est Pierre Belon, apothicaire contemporain de François 1er qui introduit le Laurier-cerise en France, rapporté d’un voyage diplomatique en Turquie auprès de Soliman 1er le Magnifique, au milieu du XVIème siècle. Il rapporte, et acclimate, également, le platane, l’arbre de Judée, le chêne liège, le chêne vert, le pistachier, entre autre.
- N.B.2 : le nom de laurier qualifie de nombreux végétaux qui n’ont aucune parenté entre eux ; comme le laurier-rose (Nerium oleander, Apocynacées), le laurier-sauce (Laurus nobilis, Lauracées), le Laurier-tin (Viburnum sp, adoxacées), le Laurier de Saint-Antoine (Genre epilobium, Onagracées) et bien d’autres, d’où l’importance et la nécessité des noms scientifiques…
On ne développera pas ces essences, ce soir ; René vous en reparlera lors du cours sur les arbres d’ornement.
Dans les cerisiers à feuilles caduques, on fait la distinction entre le cerisier d’ornement et les cerisiers fruitiers, qui sont conduits de manière isolée.
DIAPO 5 & 6: le cerisier du Japon (P. serrulata) s’adapte à tous les sols, mais il aime les espaces dégagés et bien ensoleillés.
Les conditions de plantation et d’entretien obéissent aux mêmes exigences que le cerisier fruitier.
Il se reconnaît, facilement, à son écorce qui se détache en lambeaux circulaires, et, à sa floraison abondante, dès le mois d’avril.
- N.B : Ces fleurs « pompons » sont des fleurs stériles, obtenues par transformation des étamines en pétales grâce à une hybridation et une sélection des variétés.
Il se cultive de façon isolée, à la manière des cerisiers fruitiers que nous allons détailler.
DIAPO 7 à 9 : Les légendes sur le cerisier quant à son origine, ont la vie dure ! Dans son « Histoire Naturelle », Pline décrit quantité de cerises, et, d’après lui, c’est un général romain qui serait à l’origine de l’introduction des cerisiers greffés en Italie, puis, en Gaule, et, ce, depuis la Grèce.
- N.B. : Il s’agirait de Lucullus revenant d’une campagne contre les Parthes et Mithridate.
Ceci dit on retrouve des traces de consommation de merises ou de griottes dans les vestiges de cités lacustres du Néolithique, des bords du Lac du Bourget.
Mais, ce dont on sûr, et tout le monde est d’accord, pour considérer que les cerisiers que l’on cultive aujourd’hui, sont les descendants de deux espèces distinctes.
DIAPO 10 :
- D’une part le merisier (P. avium) a donné naissance aux bigarreaux et aux guignes ; il est originaire d’Asie Mineure.
- N.B. : Avium, aviaire, oiseau ; référence à la dispersion des graines par les fientes d’oiseaux.
- D’autre part, le cerisier vrai (P.cerasus) qui a donné naissance aux cerises vraies et aux griottes ; il est, lui aussi, originaire de la région de la mer Noire.
- N.B : Cerasus, Cerasonte, ville Parthe de L’Antiquité sur les bords de la mer Noire, dans l’actuelle Turquie.
DIAPO 11 à 15 :
- Le merisier est un arbre au fût droit, aux branches dressées reconnaissable à son écorce pelant en lanières circulaires, il a les feuilles pendantes.
Il fleurit en avril-mai ; il est très mellifère.
Du merisier, découlent les guignes (P. juliana), à fruits doux et à chair tendre, et, les bigarreaux (P. duracina), à fruits doux et à chair ferme.
On ne peut pas parler du merisier sans parler du Kirsch, obtenu par distillation du vin de merises, préparés avec les fruits écrasés, ainsi que des noyaux écrasés.
- N.B. : l’amande renferme, également, un hétéroside – l’acide cyanhydrique – responsable de l’odeur et du goût caractéristique d’amande amère aux propriétés antispasmodiques utilisées dans les anciens sirops contre la toux.
Le merisier est le porte-greffe de référence pour les grandes formes ; il se reproduit par semis. Il retrouve, aujourd’hui, un intérêt cultural dans l’agroforesterie.
- Le cerisier vrai (P.cerasus) est un arbrisseau, au port retombant, qui drageonne facilement, et, donne des buissons dans les haies.
Du cerisier vrai, découlent, d’une part, les cerises très acides à la peau noire et au jus colorant, les Griottes, et, d’autre part, des cerises à la peau rouge et au jus non colorant, les Amarelles ou Montmorency.
- N.B. : il existe des cerises moins acidulées, issues du croisement entre P.avium et P. cerasus, les «anglaises hâtives » (à la peau rouge et au jus non colorant) et les « rouge de mai » (à la peau noire et au jus colorant).
DIAPO 16 à 23 : LES CARACTERES BOTANIQUES.
- Le tronc présente une écorce lisse qui se détache en lanières horizontales.
- Les feuilles sont caduques, alternes, dentées avec un pétiole muni de deux glandes nectarifères.
- Des stipules – caractéristiques de la famille – sont présents au débourrement.
- Les fleurs, hermaphrodites, sont caractéristiques de la famille des Rosacées avec 5 sépales, 5 pétales, un nombre indéterminé d’étamines.
- L’ovaire et dit « infère », car, il est situé sous le plan d’insertion des autres pièces florales.
- Au centre du fruit, un noyau lisse renferme une amande qui contient l’embryon du futur cerisier.
- Le fruit résultant de la fécondation de la fleur est une drupe de couleur variable selon les variétés.
- N.B. : la fleur du cerisier présente, à la fois des caractères archaïques – un nombre important d’étamines – et des caractères évolués – un ovaire infère et une graine protégée par de multiples enveloppes.
DIAPO 24 à 28 : LA POLLINISATION.
Nous allons nous attarder sur la pollinisation du cerisier. Il s’agit d’un problème fréquent auquel sont confrontés les amateurs : « Mon cerisier fleurit, mais, je n’ai jamais de cerises ! ».
Le cerisier, d’une variété donnée – à la différence du pêcher – a besoin d’une autre variété pour accomplir la fécondation, on dit le cerisier « autostérile ».
La pollinisation, c’est le moyen qu’ont trouvé les plantes à fleurs pour assurer leur fécondation. Pour se reproduire les animaux se courent après. Les plantes à fleurs étant, en apparence, immobiles, ont dû trouver d’autres moyens pour permettre aux gamètes mâles de rencontrer les cellules sexuelles femelles.
Au cours de l’évolution des espèces, différents moyens ont été employés dans ce but. L’eau de mer, puis, l’eau douce, ont servi de vecteurs aux gamètes. Avec la conquête des terres émergées, c’est le vent qui accomplit le travail.
Puis, les plantes à fleur ont mis à contribution les animaux (oiseaux, mammifères, insectes). Sous nos latitudes, ce sont les insectes qui véhiculent les grains de pollen (contenant les gamètes mâles) et, ce, en échangent de nourriture.
Comme les fleurs sont hermaphrodites, la solution la plus simple serait l’auto-fertilité. Ce mécanisme est rare chez les végétaux, car il conduit à une dégénérescence de l’espèce en raison de l’absence de brassage de gènes.
A contrario, la pollinisation croisée permet une hybridation permettant – entre autre – l’obtention de nouvelles variétés.
Mais, dans le cas du cerisier, la pollinisation croisée se complique, car, pour qu’elle s’effectue correctement avec succès, il est nécessaire d’avoir – bien souvent – deux cerisiers de variétés différentes, comme chez les bigarreaux.
Dans le tableau, on notera les possibilités d’association pour une pollinisation réussie.
- N.B. : Récemment, les pépinières Delbard ont commercialisé un bigarreau « Belle de Saint-Jean » autofertile. L’obtention de cette variété relevant du secret professionnel, la subtilité d’hybridation reste sécrète. Il est, tout de même prudent d’associer un burlat pour augmenter le rendement.
DIAPO 29 à 34 : LES VARIETES DE CERISES
- Les bigarreaux :
- Hâtif burlat :
- Variété vigoureuse, à port étalé.
- Gros fruits, rouges brillants, doux, fermes, juteux.
- Maturité : 2ème quinzaine de mai.
- Pollinisation : par Napoléon Géant d’Hedelfingen, Early Rivers (Guigne).
- Reverchon :
- Bonne vigueur, port plutôt étalé, grande fertilité.
- Gros fruits, chair légèrement rosée, croquante.
- Maturité : Juin, début juillet.
- Pollinisation : par Burlat, Géant d’Hedelfingen, Early Rivers (Guigne).
- Cœur de pigeon :
- Variété ancienne.
- Fruits en forme de cœur, à chair ferme, sucré.
- Maturité : Fin juin, début juillet.
- Pollinisation : par Burlat, Napoléon.
- Géant d’Hedelfingen :
- Variété plutôt tardive en floraison, bonne vigueur.
- Fruits noirs, fermes, juteux.
- Maturité : Première quinzaine de juillet.
- Pollinisation : par Burlat, Napoléon, Reverchon.
- Napoléon :
- Arbre de grande vigueur, à port étalé ou semi-érigé, très bonne fertilité.
- Gros fruits à épiderme lisse, jaune, marbré de rose ; chair blanche à jaunâtre.
- Maturité : juillet.
- Pollinisation : Burlat, Géant d’Hedelfingen, Early Rivers (Guigne).
- Attention ! Craint le ver !
- Van :
- Sujet vigoureux, grande production.
- Gros fruits et fermes, chair pourpre, résiste à l’éclatement.
- Maturité : fin juin à première quinzaine de juillet.
- Pollinisation : par burlat.
N.B. : Origines des variétés
- Hâtif burlat : Le cerisier fut repérer, par hasard, par Léonard Burlat, mobilisé pendant la première guerre mondiale dans le quartier de Gerland, à Lyon. Il prélève deux écussons qu’il greffe chez lui. Cette nouvelle variété, reconnue en 1937 fait toujours partie des meilleures variétés.
- Cœur de pigeon : Connue depuis le XVIème siècle, en Anjou.
- Reverchon : Bigarreau italien ramené par Mr Reverchon, pomologue à Lyon, au milieu du XIXème siècle.
- Jaboulay : Mr Jaboulay, pépiniériste d’Oullins, plante des sauvageons de cerisiers obtenus par semis. Il les greffe ; un des cerisiers ne prend pas la greffe, mais se développe plus rapidement que les autres pour donner des bigarreaux magnifiques.
- Les Guignes : épiderme presque noir, plutôt hâtive, donc, craignent les gelées tardives.
- Early Rivers :
- Port étalé, voire pleureur.
- Production tardive, donc, craint les gelées.
- Gros fruits, sucrés, résistent à l’éclatement.
- Maturité : Fin mai, début juin.
- Pollinisation : par Burlat, Napoléon.
- Les cerises « vraies » : à saveur légèrement acidulée, à chair transparente ou foncée avec un jus colorant.
- Anglaise hâtive :
- Idéale pour une conduite en tige, arbre de vigueur modérée, en port érigé.
- Fruits légèrement acidulés qui supporte mal la chaleur (tournent vite).
- Variété auto-fertile, mais, amélioration de la pollinisation par Napoléon.
- Rouge de Mai :
- Peau noire ou sombre.
- Cerises douces.
- Jus colorant.
- Les Griottes :
- Ce sont des cerises que l’on peut manger en frais.
- Leur acidité les prédispose à la pâtisserie, dans les conserves, la fabrication d’eau-de-vie.
- Variétés auto-fertiles.
- Montmorency :
- Peau rouge ou claire.
- Jus non colorant.
- Griottes du Nord :
- Peau sombre.
- Jus colorant.
- Les cerisiers nains : Griotella.
- Possibilité en bac.
- Auto-fertile, maturité deuxième quinzaine de juillet.
DIAPO 35 à 37 : LES ELEMENTS ANATOMIQUES DE FRUCTIFICATION ET DE FORMATION
- Pour bien tailler en formation ou en fructification, il est nécessaire de connaître les différents organes du cerisier (proches de ceux du pêcher ou de l’abricotier).
- Les coursonnes : ce sont les éléments issus des yeux insérés sur les rameaux de prolongement des branches charpentières, et qui portent, selon leur vigueur, des productions stériles ou fertiles.
- Les bouquets de mai (ou à fleurs) : Ce sont des rameaux très courts ne portant sue des bourgeons à fleurs (4 à 6) et un œil à bois terminal.
Ils sont insérés sur la charpentière ; ils ne feront pas l’objet de taille.
- Le rameau mixte : Ce rameau porte des yeux à bois et des boutons à fleurs. Il assure donc la floraison et le développement de la coursonne.
- La branche chiffonne : C’est un rameau grêle portant à la fois des boutons à fleurs et un œil à bois terminal. Elle peut servir d’extension ou de remplacement de la coursonne.
- Le rameau à bois : C’est une production de vigueur importante et de longueur variable ne portant que des yeux à bois et servant à l’établissement de la coursonne.
DIAPO 38 à 41 : LES ELEMENTS ANATOMIQUES DE FRUCTIFICATION ET DE FORMATION (suite)
- Voici l’extrémité d’une branche de cerisier en décembre 2017. Avant d’étudier la façon dont se développe le rameau, il est nécessaire de rappeler quelques fondamentaux.
- La sève brute se dirige toujours vers les extrémités.
- Il est important de conserver le bourgeon terminal, car :
- Il est responsable de l’allongement du rameau.
- Il a une action régulatrice sur les bourgeons situés en amont.
- Les bourgeons répartis sur le rameau n’ont pas de fonction prédéterminée à leur apparition.
- C’est les influences conjuguées du flux de sève et du bourgeon terminal qui détermine leur devenir.
- Les deux rameaux ont poussé dans l’année, au printemps et en été.
- Le bois de deux ans va fleurir et fructifier en 2018.
- Le bois de trois ans a fructifié en 2017 et va continuer pendant quelques années.
- On identifie facilement les bourgeons à bois, en retrouvant les cicatrices foliaires (différentes des cicatrices annulaires laissées par le bourgeon terminal, les années précédentes).
- Sur le bois de deux ans : cette portion porte les fameux bouquets de mai, fructifères. Notons les bourgeons isolés, à fleurs simples et stériles.
- Le bois de trois ans porte des bouquets de mai de deux ans, avec les boutons floraux et le bouton à bois au centre. On observe les cicatrices, ce sont les traces des pédoncules des cerises récoltées précédemment.
DIAPO 42 : la multiplication du cerisier, la greffe
- Deux méthodes de greffe sont conseillées. Elles sont pratiquées, soit, à la base du porte-greffe, soit, au sommet d’un tronc que l’on a conduit à la hauteur voulue.
Elle se pratique à œil dormant, à l’entrée de l’automne.
Les greffons ont été prélevés sur des rameaux bien aoutés.
A pratiquer, en tête, sur merisier; en pied, pour les autres porte-greffes.
- La greffe en incrustation :
Pratiquée au printemps (mars), au démarrage de la végétation, ou, en septembre.
Pour savoir si votre greffe est une réussite, regardez le morceau de pétiole conservé
sur l’écusson.
S’il se dessèche et y reste accroché, c’est raté !
S’il jauni et tombe, c’est réussi !
DIAPO 43 : les exigences culturales
- Climat – situation – sol :
Tous les climats conviennent au cerisier.
Attention aux gelées tardives qui peuvent détruire la floraison.
Néanmoins le cerisier a besoin de froid pour lever sa dormance (environ 1500 heures
à une température inférieure à 7°C.
Noter l’importance du choix variétal en fonction de la précocité.
Le cerisier a besoin de soleil.
Attention aux grosses chaleurs estivales à la sécheresse prolongée qui sont gênantes
pour son développement.
Le cerisier se contente d’un sol qui n’est pas trop argileux, ni imperméable.
L’idéal est une terre silico-argileuse, profonde, fraîche.
Dans les terrains calcaires, un amendement n’est pas suffisant, d’où le choix d’un
porte-greffe adapté.
DIAPO 44 : le choix du porte-greffe
- La gamme de porte-greffe a évolué ces dernières années avec l’apparition de porte-greffe nanisant et semi-nanisants. Ces derniers sont souvent exigeants et ne s’adaptent pas à toutes les conditions de sols et de climats.
- Il est important de connaître les conditions du milieu et la conduite envisagée, d’une part, et, d’autre part, les porte-greffes, avant de faire son choix.
- Bien analyser les conditions du milieu :
- Eliminer les porte-greffes inadaptés (risque d’asphyxie, de crown gall…)
- Apprécier la vigueur du terrain par une analyse physico-chimique (CAH, MO, éléments minéraux).
- Difficultés à trouver le bon compromis : sol/variété/porte-greffe/mode de conduite
- Eviter les mauvaises combinaisons :
- Porte-greffe vigoureux et variétés vigoureuses.
- Variétés très productives et porte-greffe nanisant.
- Attention aux exigences techniques des porte-greffes nanisants.
- Dans la liste proposée aux adhérents :
- P. avium : pour les très hautes tiges.
- P. pontavium : mise à fruit lente, sensible au crown-gall.
- Sainte-Lucie : sensible à l’humidité.
- Colt : intérêt sur terrain argileux.
- Le porte-greffe Sainte-Lucie ou Prunus Mahaleb :
- Très répandu à l’état sauvage sur les terrains calcaires.
- C’est un arbrisseau très rameux, reconnaissable à ses petites feuilles presque rondes, aux petites cerises presque entièrement occupées par le noyau.
- Son bois est très recherché pour sa dureté et son homogénéité, reconnaissable à sa couleur jaunâtre à rougeâtre (présence de coumarines).
- Excellent porte-greffe dans les sols pauvres.
- Reproductible par semis et marcottage.
DIAPO 47 à 50 : taille de formation
- Vous souhaitez réaliser un demi-tige.
- Si votre porte-greffe est un merisier, vous le greffer en tête à la hauteur voulue.
- Si votre porte-greffe n’est pas un merisier, il vous faudra dans un premier temps greffer un merisier en pied puis réaliser un sur-greffage en tête de la variété souhaitée.
- On part d’un cerisier greffé acheté chez un pépiniériste. Il se présente sous la forme d’un scion avec de multiples petits rameaux le long de la tige.
- Une fois correctement planté, il faut conserver 3 rameaux en guise de tire-sève et 3 bourgeons qui constitueront la future charpente.
- Ces 3 bourgeons sont situés à la hauteur voulue selon la forme souhaitée.
- Le gobelet est une forme de conduite adaptée à tous les niveaux de vigueur.
- 1ère année : rabattage du scion à 60cm dès la plantation.
- 2ème année : On conserve 2 bourgeons à 25 cm pour faire 6 charpentières.
- 3ème année : même opération pour obtenir 12 charpentières. Elimination des rameaux de l’intérieur.
DIAPO 51 : Taille de fructification
- Le cerisier n’aime pas être taillé car cela risque de provoquer l’apparition de gomme ?
- On part d’un rameau à bois. On ne compte pas les deux premiers bourgeons, on en conserve quatre.
- Il se développe deux rameaux que l’on pince à 4 feuilles pour ré-orienter les flux de sèves élaborée vers les organes en amont. De la sorte on provoque la formation de boutons à fruit au plus près de la charpentière.
DIAPO 52 : culture industrielle en axe avec taille mécanique.
DIAPO 53 : les maladies cryptogamiques
ON NE TRAITE JAMAIS EN PERIODE DE FLORAISON !
- Due à un champignon, Monilia laxa.
- Ce champignon peut détruire un grand nombre de bouquets floraux (surtout sur griottier).
- Le développement secondaire du champignon dans le bois provoque un dessèchement des rameaux et des branches fruitières.
- Les attaques ont lieu en fin de printemps, lors de la maturité des cerises, surtout, en cas de pluie abondantes (éclatement des fruits).
- Traitement au cuivre au débourrement.
- Due à un champignon du genre Coryneum.
- Apparition de taches brunes.
- Provoque ne chute prématurée des feuilles et des fruits.
- S’attaque, également, aux pêches, aux abricots.
- Traitement au cuivre en préfloraison.
- Le gnomonia du cerisier :
- Infection des feuilles, dès le mois de juillet avec apparition des taches sur la face inférieure des feuilles.
- Les feuilles s’enroulent sur elles-mêmes, elles restent fixées sur l’arbre pendant tout l’hiver.
- Traitement au cuivre à la chute des feuilles.
- Due à un champignon du genre Blumeriella.
- Apparition de taches violettes sur les feuilles.
- Accélération de la maladie lors d’alternance de périodes chaudes et humides.
- Les feuilles jaunissent et tombent.
- A ne pas confondre avec la maladie criblée, car, la cylindrosporiose se déclare en juillet-Août et il n’y a pas de trou dans les feuilles.
- Ne pas utiliser de cuivre en période de chaleur car toxique.
- Privilégier les traitements préventifs à la chute des feuilles.
DIAPO 54 :
- La gomme :
- Le symptôme de production de gomme (ou « gommose ») est en réalité un moyen de défense de l'arbre contre une agression extérieure d'origine physique (blessures, branche cassée par le vent, gel) ou contre une agression biotique (insectes, microorganismes).
- L’arbre semble perdre de la sève à travers l’écorce au niveau du tronc et des branches principales, créant des boursouflures sous l'écorce de l'arbre et des plaques transparentes jaune clair d'épaisseur variable sur l'écorce.
- Il ne s'agit pas en fait de sève mais de gomme naturelle présentant un aspect visqueux et se durcissant peu à peu à l’air.
- Le champignon responsable (Cytospora, Botryosphaeria dothidea) est un champignon lignicole, dont les spores pénètrent à l’intérieur du végétal, à la suite de blessures infligées aux branches ou à l'écorce pour une raison quelconque : taille, cassure de branche, éclatement de l'écorce, griffure animale, attaque d'insectes, gel.
- Ces spores se développent et forment un mycélium qui envahit et détruit le bois structurant de l’arbre dont il se nourrit.
- Traitement avec une bouillie bordelaise et un mastic à cicatriser désinfectant.
- Le responsable de ce chancre n’est pas un champignon pathogène, mais une bactérie (Pseudomonas syringae).
- L’écorce de l’arbre (tronc, branches ou rameaux) présente un ou plusieurs chancres, en creux, qui exsudent une gomme visqueuse, épaisse, blanc jaunâtre. Les feuilles et bouquets floraux proches sèchent, puis toute la branche dans la partie supérieure au chancre lorsque celui-ci gagne en largeur et se creuse.
- Il n’existe pas de prévention efficace, si ce n’est une bonne hygiène lors de la taille des arbres, en veillant à désinfecter les lames des outils de coupe (sécateur, ébrancheur, scie égoïne) avant de passer d’un arbre à un autre. Appliquer un mastic cicatrisant sur les grosses plaies de taille contribue également à les protéger.
- Traitement biologique : la première intervention indispensable consiste à tailler rameaux ou branches sous les parties malades, en veillant à rabattre jusqu’au bois sain (de couleur claire en coupe). Les seuls produits présentant une certaine efficacité sont les fongicides à base de cuivre, comme la bouillie bordelaise. Procéder à une application fin septembre, une autre au début de la chute des feuilles, puis lorsque celles-ci sont toutes tombées, enfin juste avant le débourrement au printemps suivant.
DIAPO 55 & 56 : les parasites
- Les chenilles de cheimatobies pénètrent dans les bourgeons en voie de débourrement, qu’elles rongent et, provoque la destruction de l’inflorescence tout entière.
- Elles s’attaquent aux fleurs, aux jeunes fruits, aux feuilles.
- Traitement par Bacillus Thuringiensis Kurstaki.
- Les pucerons noirs apparaissent très tôt, au printemps.
- Les colonies peuvent être très abondantes au sommet des pousses, où les feuilles se recroquevillent.
- Ces pucerons provoquent une production importante de fumagine et attirent les fourmis.
- Les pucerons migrent en juin sur le gaillet.
- Traitement chimique à lamba-cyhalotrine + pyrimicarbe KARATE
- Alcool+huile de colza+savon noir.
Diapo 57 & 58: la mouche de la cerise
- Rhagoletis cerasii est un diptère dont la larve se développe dans la cerise.
- L’insecte adulte est une mouche de moins de mm de long aux ailes transparentes, avec des taches sombres.
- Cet insecte ne s’attaque qu’aux cerisiers.
- Le cycle biologique s’étale sur une année.
- La pupe hiberne dans le sol et se transforme en adulte au début du printemps.
- La femelle vole de mai à juillet pond un œuf par cerise au début du mûrissement.
- La larve – l’asticot - naît dans les fruits au cour du murissement, puis, poursuit son développement au sol en se transformant en pupe qui hiberne jusqu’au printemps suivant.
- Un traitement chimique pour éliminer les larves se révèle difficile car on touche à la chair du fruit qui sera consommé.
- Les professionnels font encore usage d’insecticides systémiques comme la deltaméthrine (DECIS).
- Il est préférable de prévenir en cherchant à intercepter la mouche femelle, et, ce, par des pièges englués et colorés dès que les fruits entrent en véraison (pièges placés préférentiellement au sud) ; à placer .ère quinzaine de mai.
- Les pièges à phéromones n’ont pas les résultats espérés.
- Les variétés les moins sensibles sont les plus précoces (Burlat, Summit); inversement, les plus sensibles seront les plus tardives (Napoléon, Reverchon).
DIAPO 59 : la mouche asiatique, Drosophylla suzukii
- A ne pas confondre avec la mouche de la méditerranéee (Ceratitis capitata)
- C’est un diptère originaire d’Asie du Sud-est arrivé en Métropole via la Corse en 2010, et, qui se propage sur le territoire par la vallée du Rhône.
- Elle ne s’attaque pas qu’aux cerises, mais, également aux pêchers, abricotiers, même fraisiers.
- Elle pond plusieurs œufs par fruits.
- Elle a un cycle de développement très court, donc, plusieurs générations vont se succéder dans l’année.
- Le piégeage permet de détecter le début des vols.
- Il faut utilisée des parcelles bien aérées, l’insecte préférant les zones humides à température modérée.
- Ne pas enterrer les fruits contaminés mais les bruler.
- Intervention phytosanitaire :
- Pas assez de recul pour l’instant.
- Risque d’apparition de résistance.
- Utilisation chez les professionnels de Spinosad (SUCCESS) qui est larvicide neurotoxique. C’est une moécule extraite d’une bactérie, mais qui est toxique pour les auxilliaires.
- Utilisation d’un champignon Beauveria qui est toxique pour l’insecte.
- Recherche actuellement d’un prédateur.