Cours théorique en salle d'Octobre à Mars Les jeudis de 18h à 19 H15 4 quai Turgot à Montluçon . Ouverture de la bibliothèque et permanence des responsables à partir de17H30 |
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« Il faut privilégier les espèces locales, plus résistantes aux maladies – avec donc moins de traitements – et qui ont une bonne conservation », recommande Denis Aufevre, secrétaire de l’association Les Amis des arbres de Montluçon. © SALESSE Florian
Nettoyer, traiter, tailler… En hiver, les arbres fruitiers sont au repos, mais pas les jardiniers. Pour les entretenir, les Amis des arbres nous donnent des conseils.
Les Amis des arbres de Montluçon sont exceptionnellement en sommeil cet hiver. Pas de démonstration de taille ou de cours théoriques en raison de l’épidémie. Depuis des décennies, l’association conseille les jardiniers de la région – ils sont trois cents adhérents – pour faire pousser leurs arbres fruitiers, rosiers ou arbres d’ornement. Son secrétaire, Denis Aufevre, nous éclaire sur la façon d’entretenir les arbres fruitiers pendant la saison froide.
Pourquoi l’hiver est-elle une saison importante pour l’entretien des arbres fruitiers ? Les arbres sont en repos végétatif de novembre à mars. C’est plus facile d’intervenir dessus pour éliminer les branches mortes – susceptibles d’abriter des insectes indésirables –, les fruits momifiés qui ont pu rester, les feuilles qui ont pu être contaminées par les maladies.
On peut enlever la mousse, le lichen avec un brossage délicat, retirer le gui ou le lierre sur des vieux arbres
Les arbres peuvent-ils craindre le froid ? Non, les arbres de nos vergers vont davantage craindre les excès de chaleur. Bien sûr, des gels à moins 30 degrés vont faire des dégâts mais des gelées sur quelques jours, à moins 10, c’est au contraire une bonne nouvelle. Cette année, on a vu des arbres fruitiers refleurir au mois d’octobre. C’est dangereux pour le végétal, ça l’épuise.
Dans la région montluçonnaise, quels sont les insectes et maladies des arbres fruitiers ? Sur les arbres à pépins, comme les pommiers ou les poiriers, on trouve principalement comme maladie la tavelure. C’est notre gros problème, aussi bien sur les feuilles que sur les fruits. Pour le pêcher, c’est la cloque, qui fait des boursouflures sur les feuilles. En ce qui concerne les insectes, ce sont les pucerons. Et puis pour la pomme, il y a le carpocapse. C’est un ver : le fruit est sain en apparence sauf que quand on le coupe en deux il y a de la viande avec.
Quelles sont les solutions respectueuses de l’environnement à appliquer contre les insectes ? Vous avez dû remarquer par endroits des troncs tout blancs. C’est un lait de chaux qu’on applique à cette époque pour asphyxier les larves d’insecte. On le conseille sur des arbres anciens où les écorces sont très crevassées – des refuges pour les larves d’insectes. Sur des arbres jeunes, où l’écorce est plus lisse, c’est moins important de le faire. Ce n’est pas esthétique mais c’est efficace. On le trouve tout prêt dans les magasins.
On peut aussi mettre en janvier ou février de l’huile de colza contre les insectes, cela peut participer à asphyxier les œufs ou limiter les attaques de pucerons.
Et que faire contre les maladies ? Il y a les sels de cuivre. La bouillie bordelaise reste le traitement de référence contre les maladies dues à des champignons. On l’applique dès la chute des feuilles, puisqu’elles créent des microplaies sur le rameau qui deviennent des portes d’entrée pour les spores de champignons. C’est une opération que l’on peut répéter pendant l’hiver, avant que les bourgeons n’éclosent. Mais attention il faut respecter les doses données sur les emballages, ce n’est pas plus efficace quand on en met plus et on abîme le sol avec le cuivre.
La taille est-elle forcément indispensable l’hiver pour obtenir de bonnes récoltes ? Cela dépend de la vigueur des arbres. S’il s’agit de ce que l’on appelait jadis les prés-vergers, c’est-à-dire les grands arbres, comme on voit aux Réaux, il faut très peu les tailler.
Mais dans des jardins pavillonnaires, les gens vont avoir des arbres de petite forme, palissés. Dans ce cas-là, il faut une taille régulière pour avoir une récolte décente : un arbre ne peut faire à la fois des fruits et de la végétation. Pour tailler, il faut utiliser des outils désinfectés – à l’alcool à brûler – et bien aiguisés
Peut-on toujours planter des arbres en ce moment ? Traditionnellement on plante au mois de novembre. Mais il est possible de faire des plantations dès l’instant où les températures sont douces et qu’il n’y a pas trop d’humidité. En ce moment, ce n’est pas recommandé avec la pluie qui est tombée. Rien n’empêche de chercher un arbre chez un pépiniériste, de le mettre en jauge et d’attendre des jours plus favorables en janvier ou février. Il faut privilégier les espèces locales, plus résistantes aux maladies – avec donc moins de traitements – et qui ont une bonne conservation.
Guillaume Bellavoine
Numéro de téléphone pour contacter l’association Les Amis des arbres de Montluçon : 06.12.50.83.92.
FOIRE DE MONTLUCON LUNDI 5 OCTOBRE 2020
https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=675306700069778&id=517714275271517&sfnsn=scwsp
Revues de presse
Hiver doux
Dans les jardins de Montluçon, la floraison des arbres est en avance de deux ou quatre semaines
Publié le 27/02/2020 à 11h42
Les montluçonnais sont surpris par une nature très en avance. © Cécile CHAMPAGNAT
La floraison des arbres a commencé depuis quelques jours dans les jardins de Montluçon. Une avance anormale qui surprend les habitants.
« C‘est vraiment la première année que je le vois en fleurs aussi tôt », affirme cette habitante de l’avenue Léon-Blum en évoquant son magnolia aux fleurs mauves. « Il a fait beau, pour un hiver, nous avons eu beaucoup de soleil. »
Le constat du manque de neige et de froid
Chez des habitants de la rue de Laurigé, à Désertines, nombreux sont les escallonias à fleurs blanches ou encore des cognassiers roses, également en fleurs.
Ils avouent avoir ressenti la douceur de l’hiver : « Nous sommes en février et il y a des journées où il fait près de 20 degrés de température, nous sommes surpris des conditions exceptionnelles de cette année. » Concernant la saison hivernale, « il n’y a pas eu de neige » constatent ces jeunes retraités.
Les jardins municipaux refleurissent. À l’instar du jardin Wilson où diverses variétés d'arbres sont plus en avance qu'à l'accoutumée.
La végétation est en avance. On le voit, ici, les fleurissements ont démarré tôt, entre deux semaines et un mois d’avance
PATRICK LEGRESY (Employé aux espaces verts à Montluçon)
Pour Denis Aufèvre, secrétaire de l’association les Amis des arbres de Montluçon, la douceur a aussi un caractère exceptionnel : « On remarque une succession d’hivers doux depuis quelques années mais là, c’est la première année que l’effet se fait ressentir aussi fortement sur la nature. Cette année, la démonstration de taille de pêchers a lieu ce week-end, avant même le 1er mars. L’année dernière, nous l’avions faite le 23 mars, preuve de l’avance qu’ont les arbres sur la saison. »
Des conséquences redoutées
Il revient sur les possibles conséquences et en particulier à court terme : « Le gel peut encore faire son apparition au cours des mois de mars ou avril, avec des dégâts sur les fleurs et les fruits ».
Il s’inquiète à moyen terme de la déformation des fruits en raison d’un manque grandissant de froid : « Les arbres sont adaptés à l’alternance des saisons et le froid protège les bourgeons avant leurs éclosions au printemps. Sans grand froid, la protection est moins importante et le risque de déformations est plus grand ».
Brian Le Goff
Les Amis des Arbres en démonstration
Publié le 11/02/2020
Tailler, greffer, entretenir ses arbres fruitiers s’apprend sur le terrain et cela intéresse beaucoup de monde. © Droits réservés
De nombreuses personnes sont venues, dimanche matin, sur le terrain arboré de Mr et Mme Martin pour assister à une démonstration de taille d'arbres fruitiers et autres rosiers, organisée par l'association Les Amis des Arbres de Montluçon.
Le maniement du sécateur
Le temps était idéal pour ce genre d'activité. Tout ce monde, intéressé par le sujet, est venu à ce cours pratique pour apprendre à éviter les erreurs, car des arbres mal taillés ou laissés tout en bois, produisent peu voire rien.
Les animateurs de la taille, spécialistes dans le maniement du sécateur et autres outils indispensables à leur œuvre, ont ainsi travaillé sur des arbres à pépins, à noyaux et d'ornement. Dans un jardin, s'occuper des arbres fruitiers et autres, les tailler, faire une greffe, les soigner contre les maladies… ne s'improvise pas.
Nature
Avec les Amis des Arbres et Sucre Vert à Signevarine
Publié le 01/02/2020
La scie emmanchée, l’arme ultime contre les branches mortes. © Droits réservés
Deux associations montluçonnaises, les Amis des Arbres et Sucre Vert ont proposé une démonstration de taille sur un pommier, à Signevarine.
«Taille tôt, taille tard, rien ne vaut la taille de mars ! ». Les bons vieux dictons ont-ils du plomb dans l'aile avec le changement climatique ? Quoi qu'il en soit, dernièrement, des membres des Amis des Arbres et de Sucre Vert, deux associations montluçonnaises (voir ci-dessous), ont proposé un stage très utile du côté de Signevarine.
Sur place, Patrick Sabatier et Thomas Dumas, cisailles et scie en mains, ont exercé leur art sur un arbre de plein-vent, un pommier au port naturel. Le sujet était idéal pour la démonstration, avec des branches mortes et de trop nombreuses ramifications. De quoi satisfaire l'intérêt des vingt-cinq personnes présentes.
Pas de hasard
Le premier conseil donné était « de ne pas changer la forme naturelle de l'arbre, mais de l'aérer ». Pour les coupes, pas de hasard. Il s'agissait d'observer une méthodologie précise, tenant compte du trajet de la sève, et de prévoir la façon de pousser des branches une fois la taille faite.
Le meilleur conseil donné était le suivant : « suivre une branche à partir de la base, élaguer ce qui est juste nécessaire et, surtout, épargner le bourgeon terminal sous peine de voir pousser plusieurs rameaux inutiles ».
Au départ très en fouillis, le pommier a eu droit à un traitement de faveur et a ainsi repris un joli port, promesse d'une récolte fructueuse. Si la sécheresse ne vient pas tout gâcher…
Fait divers
Le site des Réaux à Montluçon toujours interdit au public, le verger particulièrement touché
Publié le 19/07/2019 à 17h02
Plusieurs des deux cent deux arbres arbres du verger ont été brûlés sur toute leur hauteur © Agence MONTLUCON
C’est un long travail qui va être mené dans les prochains mois aux Réaux, à Montluçon. Le verger conservatoire a été particulièrement touché par l’incendie survenu ce jeudi.
Le verger conservatoire a été la principale victime de l’incendie qui a frappé le site des Réaux, ce jeudi. Douze hectares de végétation sont partis en fumée. Sur place, pommiers, pruniers et poiriers ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Ils avaient déjà été fragilisés par la sécheresse et il va falloir attendre l’automne ou l’hiver pour voir ceux qui seront capables de remettre des feuilles.
Il va falloir plusieurs mois pour se rendre compte de ceux qui vont s’en sortir ou pas. Certains ont été brûlés sur toute leur hauteur, d’autres sur une partie. C’est la première fois que je vois ça »
THOMAS DUMAS (du Conservatoire d'espaces naturels)
Deux cent deux arbres fruitiers sont répartis en deux points des Réaux. Tous ont été touchés par le feu. Ceux qui inquiètent le plus Thomas Dumas, ce sont les plus jeunes, plantés depuis 2012. « C’est catastrophique en terme de visuel », constate-t-il.
Les abeilles et les ruches sauvées
Ce verger, qui date de 1950, avait été repris en main par la ville et le Pays de Montluçon afin d’engager un travail d’inventaire et de sauvegarde de variétés locales.
Il faudra aussi attendre avant de savoir si l’animation Croq’en fruits prévue à l’automne sur le site pourra être maintenue.
Le site fermé au public au moins jusqu'à lundi
Les abeilles, voisines du verger, ont été épargnées jeudi. « Les sapeurs-pompiers ont réussi à arrêter le feu à deux mètres de nos premières ruches, ajoute Philippe Durand, le président du Rucher école. On en a une trentaine sur place ainsi qu’un chalet avec notre matériel et deux ruches à l’intérieur. »
Le site est toujours fermé au public, « au moins jusqu’à lundi, notamment le chemin de promenade afin d’éviter tout risque potentiel », prévient le maire, Frédéric Laporte. Le gîte, qui devait être loué ce week-end, restera finalement inoccupé, même si les bâtiments ont tous été épargnés.
Nature
A Montluçon, les arbres fruitiers ont beaucoup souffert après les fortes gelées
Publié le 17/04/2019 à 08h00
Patrick Sabatier, président des Amis des Arbres, devant l'un de ses pommiers dont il espère tirer quelques fruits. 16/04/2019 photo Cecile CHAMPAGNAT © Cécile CHAMPAGNAT
Il a fait moins sept degrés dans la nuit de samedi à dimanche à Montluçon. Un record. Et moins cinq dans la nuit suivante. Conséquence, les arbres fruitiers ont souffert et la récolte s'annonce réduite comme une peau de chagrin. Patrick Sabatier, président des Amis des arbres, a pris le pouls de quelques collègues.
Vous avez téléphoné à quelques adhérents de l’association. Qu’est-ce que ça donne ?
J’ai appelé un collègue sur Saint-Victor. Lui, ça a tout gelé. Les poiriers, les pommiers, c’est tout grillé. Chez moi, à Montluçon, je n’ai pas trop de dégâts. Sur du poirier williams, j’ai quelques fleurs qui sont brûlées mais d’autres qui sont encore bien en fleurs. J’ai vu aussi un cerisier chez une dame qui n’était pas trop impacté, les fleurs n’étaient pas noires du tout. Par contre, j’ai un collègue qui est en bas de Buffon. Chez lui, ça a tout gelé. Poiriers, pommiers et même des arbres d’ornement.
Cela veut dire que tout le monde n’a pas été impacté de la même façon sur l’agglomération montluçonnaise...
C’est déjà arrivé que des secteurs soient moins touchés que d’autres. Des arbres qui sont en ville protégés par des murs seront moins attaqués que ceux qui sont en plein champ. Est-ce que c’est plus compliqué si on est au niveau du Cher ou sur les hauteurs, je ne sais pas. Mon collègue qui est de l’autre côté du Cher à Buffon, il a tout perdu. Moi, j’ai encore des fleurs qui sont correctes d’après ce que j’ai pu voir hier au soir (lundi soir, NDLR). Après, ce n’est pas vieux, ce n’est que depuis dimanche.
Nous les amateurs, nous ne vivons pas de la production de fruits. La météo, c’est un aléa parmi tant d’autres. On a des années avec, des années sans.
PATRICK SABATIER (président des Amis des arbres)
Pour savoir ce qu’il en est exactement, il va falloir patienter plusieurs jours…
Je pense qu’il va falloir attendre la fin de la semaine en espérant qu’il n’y ait pas d’autres épisodes de gelées. Là, on devrait être fixé sur les dégâts qui ont eu lieu ce week-end. Ça devrait noircir vite. Là, sur deux jours, ça n’a pas eu le temps d’atteindre le cœur du fruit.
Certaines fleurs de ce pommier ont gelé, pas les autres. 16/04/2019 photo Cecile CHAMPAGNAT
Moins 7 degrés, ça ramasse tout ? Ce n’est pas comme une nuit à moins 2 ou moins 3 degrés…
Ça ramasse, c’est certain. Ce n’est pas comme une nuit à moins 1, ça arrive quand même à résister. Après, il peut y avoir des phénomènes climatiques étonnants. Moi, dimanche matin, je suis parti faire du vélo. A 9 heures du matin, il faisait froid mais je n’avais pas l’impression que ça gelait. Les voitures n’étaient pas gelées, rien du tout dans la rue. On est parti sur Quinssaines où on avait chaud, on n’avait aucun ressenti de froid. Par contre, quand on est arrivé sur Prémilhat, on aurait supporté deux doublures de plus. Moi, quand je suis rentré à la maison, il faisait plus froid que quand j’en suis parti.
En tant que particulier, comment vivez-vous ces aléas climatiques ?
Nous les amateurs, nous ne vivons pas de la production de fruits. La météo, c’est un aléa parmi tant d’autres. On a des années avec, des années sans. On avait eu une grosse année de fruits l’année dernière, on s’était dit qu'on n'en aurait pas beaucoup cette année. Or contrairement à ce qu’on pensait, on avait beaucoup de fleurs avec une bonne pollinisation. Et là, d'un coup, ça a tout stoppé net.
Propos recueillis par Fabrice Redon
Nature
Les Amis des arbres de Montluçon ont réussi leur pari : redonner forme à une haie fruitière
Publié le 10/03/2019 à 14h17
Les Amis des arbres ont redonné vie à cette haie fruitière composée de pommiers et poiriers © Agence MONTLUCON
Tailler ses arbres s’apparente quasiment à un travail d’orfèvre. Et pour être sûr de bien faire, mieux vaut acquérir quelques bases auprès des Amis des arbres...
Près d’une vingtaine de membres de l’association des Amis des arbres sont passés de la théorie à la pratique samedi, à Villebret. Ils ont même enrichi leurs connaissances au travers d’un exercice peu banal : la rénovation d’une haie fruitière en palmette "ferraguti" âgée d’une soixantaine d’années, peu voire pas entretenue depuis plusieurs temps.
Redonner de la place au fruit
« Là, il y a une tendance à faire du bois au détriment du fruit, prévient René Guillot, le conférencier et animateur de l’après-midi. Ce n’est pas de l’élagage, on réfléchit où on va couper de façon à ce que ce qui va pousser l’an prochain évolue à faire du fruit. »
Plus de trente ans passés à la ville de Montluçon
À 80 ans, ce Montluçonnais, qui a travaillé chez un fleuriste avant de passer trente-deux ans à la ville de Montluçon, met désormais son savoir (immense) à la portée de tous. « On a tendance à couper trop long, poursuit-il. Il ne faut pourtant pas hésiter, parfois, à être assez sévère. Les arbres ont assez de ressources pour redémarrer dans la mesure où on coupe proprement. »
Cinq conseils d'horticulteurs bourbonnais pour réussir son jardinage
Car l’un des secrets d’une bonne taille c’est aussi l’utilisation d’outils coupants mais surtout propres. « Il faut toujours les désinfecter après les avoir utilisés, afin de ne pas transmettre de maladies », rappelle René Guillot, petite scie, serpette et sécateur en main.
Savoir ce qu'on coupe et pourquoi
Au total, ce féru de botanique va passer près de trois heures à redonner leur forme originelle aux arbres formant la haie fruitière. D’un coup de main sûr, il coupe et taille tout en expliquant pourquoi il élimine certaines branches, en laisse d’autres, guettant les bourses - ces réserves de sève qui viennent souvent après un fruit l’année précédente -, les yeux à bois ou encore les dards.
Des arbres à entretenir chaque année
« Là, logiquement, ce sont des formes qu’on touche tous les ans, raconte-t-il. Après la coupe, il faut mettre de la bouillie bordelaise et cicatriser les grosses branches, sinon, le chancre se mettra dedans. Sur cette forme-là, en palmette figurative, tout ce qui pousse vers le haut doit être enlevé. On privilégie tout ce qui pousse en arêtes de poisson. Si ces pommiers et poiriers sont bien cicatrisés, ils vont repartir. Ils sont quand même vigoureux. »
Gaëlle Chazal
Chantier de taille d’arbres fruitiers, samedi, aux Réaux
Publié le 13/04/2015
Prendre une branche après l’autre et toujours tailler de façon perpendiculaire pour favoriser la cicatrisation. © PHOTO BERNARD LORETTE
Sucré Vert a organisé une démonstration de taille d’arbres fruitiers, samedi, aux Réaux. L’association s’est occupée d’un pommier qui n’avait pas été taillé depuis quinze ans.
C'est un pommier qui n'a pas été touché depuis quinze ans environ. Et d'un coup d'oeil, Thomas Dumas, de Sucré Vert, sait que l'arbre a subi une taille
« radicale ». Il a répondu en faisant une pousse anarchique. Il n'empêche qu'il a un potentiel ».
Samedi aux Réaux, l'association a proposé un chantier de taille d'arbres fruitiers à destination des particuliers. Objectif : apprendre les techniques non agressives pour optimiser la pousse. Et qu'elle soit naturelle.
Il s'agit de « conserver la forme générale de l'arbre, de l'aérer. Un arbre ramassé garde l'humidité, ce qui favorise les maladies », commente Damien Lauras, autre membre de l'association, tandis qu'il observe son collègue à l''uvre.
Thomas Dumas, perche montée d'une scie à la main, désépaissit les branches. Il réalise en gros une coiffure, version géante. « C'est une taille d'entretien, sanitaire. On le débarrasse de son bois mort. Cela se fait tous les quatre\cinq ans. C'est différent d'une taille fruitière qui a lieu tous les ans. »
Et contrairement à une taille fruitière, on évite de créer « un puits de lumière. L'intervention doit être transparente pour l'arbre. Il ne doit pas réagir. »
Comment s'y prendre ? Être méthodique : « Branche après branche. » Et suivre une ligne d'un bout à l'autre. Et quand on se décide à couper, « il faut rester perpendiculaire à la branche, car les plaies ovalisées sont plus longues à cicatriser ».
Sous le regard du public, il poursuit son 'uvre. Il y a débat sur les bras à couper. Ce n'est pas grave. « Chacun a sa vision de l'arbre. La taille peut varier d'une personne à l'autre. »
Seher Turkmen